La discrimination en ligne, pas hors ligne

En tant que personne handicapée de naissance, j'ai raconté les discriminations que j'ai subies en Corée. Et comme je l'ai mentionné dans cet article, heureusement, depuis que je vis aux États-Unis, je n'ai jamais été directement confrontée à de la discrimination. Au contraire, la gentillesse des Américains était même excessive.

Cependant, même en ligne, il arrive parfois que je ne puisse pas éviter de parler de mon handicap. Dans ces cas-là, je préfère le révéler ouvertement, même si mes parents me réprimanderais certainement si ils le savaient. Néanmoins, je le fais publiquement dans l'espoir de pouvoir apporter un peu de réconfort et de courage à ceux qui se trouvent dans une situation similaire.

Pourtant, aujourd'hui comme il y a quelques semaines, je rencontre parfois en ligne des personnes malveillantes qui s'intéressent à mon handicap de manière insistante, comme si elles observaient un singe faire des tours dans un zoo, ou qui divulguent des informations personnelles sur mon handicap.

Il y a quelques semaines, sur Instagram, je ne me souviens plus si je l'ai bloqué ou si son commentaire a été supprimé, mais j'avais répondu sur un ton piquant : "Veuillez vous abstenir de poser des questions irrespectueuses. Que vous importe ?". Quelques personnes ont partagé mon avis.

Aujourd'hui, c'est sur Reddit que cela s'est produit. Dans les commentaires d'un post, quelqu'un m'a mentionnée en disant : "Elle a tel ou tel handicap, je l'ai trouvé en faisant une recherche Google." Extrêmement énervée, j'ai préféré ne pas le bloquer par crainte de représailles et j'ai simplement signalé le commentaire. Heureusement, il y avait une option "violation de la vie privée", je l'ai sélectionnée, et quelques heures plus tard, j'ai pu constater que le commentaire avait été supprimé.

Ce type de discrimination en ligne nuit considérablement à ma santé mentale et le stress généré me donne l'impression de réduire mon espérance de vie. Je réalise donc qu'il est désormais essentiel de m'abstenir autant que possible de mentionner mon handicap. Bien sûr, la discrimination hors ligne est tout aussi pénible.

Heureusement, même si je ne suis pas aussi éloquente à l'oral, j'écris plutôt bien, et je constate que si j'insiste suffisamment, l'autre personne se tait souvent. C'est peut-être de là que vient le dicton : "La plume est plus forte que l'épée".